Comment le végétal peut-il soutenir le développement des entreprises à mission ?
La création d’entreprise à mission connaît une nette progression en France comme dans le reste du monde. En juin 2018, 50 dirigeants d’entreprises françaises appelaient notamment le gouvernement à intégrer un nouveau statut au sein de la loi PACTE. Cette volonté de doter son entreprise d’une raison d’être, de mobiliser ses outils économiques pour participer à la construction d’un monde meilleur, se retrouve au cœur d’une évolution déterminante dans le monde entrepreneurial. Qui a tout à gagner à intégrer le monde végétal dans son modèle, pour répondre aux exigences de développement durable, mais aussi pour fonder l’entreprise de demain, à dimension humaine.
La loi PACTE a semé les premières graines de changement, en introduisant la notion de raison d’être de l’entreprise. Elle propose notamment d’inscrire l’obligation pour toutes les sociétés d’opérer une gestion « dans l’intérêt social, en considération des enjeux sociaux et environnementaux« . Ce récent changement dans le Code Civil ouvrirait ainsi la voie à la création d’un véritable statut juridique pour les entreprises à mission. Reste à mettre en place les conditions économiques de leur réussite. Dans ce cadre, le développement du monde végétal est plus qu’un objectif à atteindre. Il représente un véritable levier de performances pour ces nouvelles entreprises.
L’entreprise à mission, ou comment allier intérêts économiques et environnementaux
Mardi 10 juillet 2018. 65 entreprises françaises, issues de tous les horizons, présentent leur liste de 20 engagements volontaires en faveur de la biodiversité. Au cœur de ce contrat commun, un constat : « L’activité économique joue un rôle dans les cinq mécanismes de perte de biodiversité (artificialisation, pollution, surexploitation des ressources naturelles, espèces invasives et changement climatique). » On pourrait songer à une tentative de « greenwashing » de la part de certains participants, entreprises prospères du CAC40. Difficile toutefois de ne pas y voir une percée réelle de la prise de conscience environnementale dans le monde économique.
Pour preuve, le développement croissant des entreprises à mission à travers le monde. Une vaste étude menée par Prophil confirme d’ailleurs cette tendance. 15 % des chefs d’entreprise interrogés confirment réunir toutes les conditions d’une entreprise à mission. 48 % estiment important le potentiel de développement des entreprises à mission en France.
L’entreprise à mission se définit en effet comme une entreprise à but lucratif, mais ayant inscrit dans ses statuts, ou tout autre document formel, une ou plusieurs missions sociétales. Des missions dont l’impact et/ou les résultats réels devront être régulièrement évalués.
L’entreprise au service de l’urgence environnementale ?
Ce nouveau statut d’entreprise à mission accompagne un changement majeur dans la vision entrepreneuriale. L’efficacité économique n’est plus seulement au service d’une réussite individuelle, voire collective. Elle se place désormais au cœur des enjeux sociaux et environnementaux. L’entreprise ne participe pas uniquement à l’évolution du marché. Elle assume en plus sa mission sociétale et sa volonté d’améliorer le monde sur lequel elle construit sa réussite.
En adaptant son modèle économique à la conduite de ses objectifs, en s’engageant à un partage équitable de ses bénéfices, l’entreprise à mission met au jour la recherche d’un nouveau profit. Celui du bien commun. Eco conception, protection des espèces menacées, préservation de la biodiversité, diminution de l’impact de l’activité humaine sur l’environnement… Les rôles endossés par l’entreprise à mission adoptent ainsi de nombreuses formes.
Dès lors, l’entreprise à mission offre un support idéal pour le développement de projets environnementaux, liés notamment à la vie végétale. Les activités commerciales des entreprises à mission sont guidées par une éthique, leur imposant de répondre à une notion d’intérêt social ou écologique. Voire les deux !
L’entreprise à mission : ouverte au monde végétal par nature
Comment l’entreprise à mission s’adapte-t-elle à ces enjeux environnementaux et apporte-t-elle sa contribution ? La transformation des entreprises les conduit à revoir intégralement les conditions de leur performance économique. À analyser leur impact environnemental, mais aussi le fonctionnement humain de leur organisation. Dans les deux cas, le végétal est voué à y occuper une place stimulante.
Participer à la protection et au développement du monde végétal, au sein de l’entreprise à mission et en dehors, permet ainsi :
- De rééquilibrer l’empreinte écologique de l’organisation. Le jardin d’entreprise, tout comme le projet environnemental de plus grande ampleur, est aussi un acte militant en faveur de la biodiversité ;
- De développer des liens avec les territoires. En favorisant par exemple le développement de la permaculture dans les zones rurales, et l’agriculture urbaine bio. Ou encore, en mettant en place des actions environnementales concertées entre l’entreprise, le monde associatif, le mécénat et la sphère institutionnelle ;
- De favoriser l’engagement chez ses collaborateurs. Donner du sens à son travail permet à l’employé de tisser des liens avec ses collègues et sa hiérarchie. Au niveau de l’entreprise, productivité et créativité bénéficient notablement d’un plan d’action en faveur du végétal.
Le monde végétal peut ainsi agir comme un facilitateur dans l’évolution du modèle de l’entreprise. Il participe au développement de nouveaux paradigmes économiques et environnementaux. Au respect des droits humains au cœur de l’entreprise, et au-delà. Une entreprise à mission pourra alors développer ses propres expériences au service du végétal -par le biais notamment du jardin d’entreprise. Et mettre ainsi en valeur son engagement dans les problématiques d’environnement et de société, pour faire passer le message.